9 décembre : Laïcité…10 décembre : Droits de l'Homme
En un temps de renaissance des théocraties, alors que se multiplient les crispations identitaires, les appels au repli voire à la vengeance, la laïcité est plus que jamais un bien précieux. La concernant, beaucoup d’analyses erronées sont colportées par incompréhension ou ignorance quand elle n’est pas dénaturée dans des discours partiaux.
Loi du 9 Décembre 1905 – Archives Nationales
La loi du 9 décembre 1905 de « Séparation des Eglises et de l’Etat » (en annexe) fut une avancée considérable, un outil de lutte contre la haine et la violence. Nous vous incitons à vous en imprégner tant elle nous parait explicite, même si le mot « laïcité » lui-même n’y apparait pas. Voir sur ce site notre article du 27 Août 2016.
Les francs-maçons sont particulièrement attachés au principe de laïcité qui s’appuie sur des valeurs communes avec celles d’une altérité idéale : respect de l’autre, liberté absolue de conscience, tolérance réciproque, solidarité.
Le Droit Humain de France, dont nous sommes membres, ne manque jamais de manifester son indéfectible attachement à ce principe inscrit dans l’article 3 de sa Constitution Internationale :
« Fidèles au principe de laïcité, respectueux de la liberté absolue de conscience de chacun, les membres de l’Ordre travaillent à concrétiser les principes de liberté, d’égalité et de fraternité et à réaliser pour tous les humains, le maximum de développement moral, intellectuel et spirituel, condition première du bonheur qu’il est possible à chaque individu d’atteindre dans une humanité fraternellement organisée »
Veillons à la préservation de ce bien commun car « il n’y a pas d’égalité des droits si l’attachement de tel ou tel citoyen à telle ou telle croyance, à telle ou telle religion, est pour lui une cause de privilège ou une cause de disgrâce » Jean Jaurès – Discours de Castres – 30 Juillet 1904.
Obscurantisme, intégrismes, intolérance, mépris, discriminations, dogmatismes et oppression sont à nos portes. Nous sommes confrontés à l’hyper technologie, à l’hyper libéralisme…. Les fruits du progrès sont inégalement partagés. La démocratie a dégénéré en démagogie. Les extraordinaires moyens de diffusion de la pensée, les fruits de la science, devaient servir à l’élévation des intelligences, des cœurs et des consciences, mais ils sont au service des puissances politiques économiques et financières. Savamment exploités ils façonnent, modèlent, et formatent l’Homme. Ils dictent ses comportements, le dépersonnalisent. Contrairement à ce qu’en disait Adam Smith, les intérêts de chacun ne contribuent pas à l’intérêt général. Alors qu’après les horreurs guerrières de la première moitié du 20° siècle, nous avions le devoir de réaliser l’humain, individualisme et égoïsme se sont installés et le vivre pour soi remplace le vivre ensemble.
Ainsi s’édifie une nouvelle forme d’esclavage. Pour le plus grand nombre l’espérance ne luit plus. Quelle place va-t-il rester à l’Homme fut il augmenté, dans un monde d’algorithmes, entre robotisation et intelligence artificielle?
Alors, une journée par an pour les Droits de l’Homme, le 10 décembre ... c’est bien peu, tant il reste à construire pour qui est attaché au respect de l’inaliénable dignité humaine, à la protection des faibles et à l’égalité de fait des hommes et des femmes.